Laboratoire

Saviez-Vous Que ? Les Métaux en Médecine

fév. 26 2019

Il est bien connu que certains métaux, comme le fer, le zinc et le cuivre, sont essentiels à la santé, mais saviez-vous que ces métaux ont été utilisés en médecine bien avant qu’on en trouve des traces écrites ?

On sait que l’or était utilisé dans la Chine antique pour traiter des maladies aussi diverses que des troubles osseux, des affections cutanées, la rougeole et même la variole. La médecine ayurvédique de l’Inde remonte à environ 5 000 ans avant notre ère et comprend l’utilisation de métaux tels que le cuivre, l’or, le plomb et le mercure.

L’un des plus anciens documents écrits sur l’utilisation des métaux dans les traitements médicaux vient d’Égypte. Le papyrus Ebers, écrit vers 1 500 av. J.-C. (et lui-même une compilation de sources antérieures), parle de traitements comme le cuivre pour les maux de tête et l’application topique de viande riche en fer pour les plaies. Le maquillage distinctif des yeux des Égyptiens et Égyptiennes de l’époque n’avait pas une seule fonction esthétique. En effet, on croyait que la malachite, un minerai de cuivre utilisé comme ligneur, offrait une protection contre les germes et que le khôl, qui contenait de la galène (sulfure de plomb) avait des propriétés antimicrobiennes et éloignait les mouches.

À l’époque de l’éminent médecin grec ancien Galen (vers 129-216 de notre ère), la pharmacologie et la botanique étaient étroitement liées. La matière médicale et la pharmacologie de l’époque étaient en effet essentiellement à base végétale. L’influence de Galen s’est maintenue dans le monde occidental pendant les 1 300 années qui ont suivi.

Paracelse, alchimiste et médecin suisse né en 1493, fut parmi les premiers à penser le corps, ses maladies et leurs remèdes sur le plan de la chimie. Il croyait que les maladies nouvelles et plus fortes de l’époque nécessitaient des médicaments plus puissants que les remèdes traditionnels à base de plantes. Il est possible que ce soit sa formation d’alchimiste qui l’a amenée à se tourner vers les métaux. Parmi ses contributions à la matière médicale, on retrouve l’utilisation du mercure, de l’arsenic, de l’étain, du plomb et de l’antimoine. Ces métaux étaient utilisés dans le traitement d’une variété d’affections comme les problèmes digestifs, les maladies vénériennes et les troubles mentaux. Ces traitements sont probablement responsables d’autant de morts que de guérisons et, comme on pouvait s’y attendre, Paracelse et ses collègues praticiens n’étaient pas à l’abri d’accusations de meurtre.

L’utilisation des métaux et des sels métalliques dans la composition des médicaments a augmenté progressivement au cours des siècles suivants. Au cours des XVIIIe et XIXe siècles, la syphilis, la fièvre jaune, la goutte et les troubles mentaux faisaient partie des maladies traitées avec du mercure sous ses diverses formes. Des mélanges à base d’arsenic étaient prescrits pour le diabète, les rhumatismes et le paludisme, et comme tonique et aphrodisiaque en général. Le radium quant à lui s’est avéré être la merveille du début du XXe siècle ; on pensait que sa radioactivité stimulait l’activité cellulaire, permettant de prévenir la folie et de repousser la vieillesse.

Au cours du XXe siècle, les systèmes de dépistage des médicaments se sont améliorés. Actuellement, les métaux sont utilisés en médecine à des fins nutritionnelles, pour les diagnostics et dans le cadre de certains traitements. La science a établi que le sodium, le potassium, le magnésium, le cuivre, le vanadium, le chrome, le manganèse, le fer, le cobalt, le nickel, le zinc, le molybdène et le calcium sont les métaux essentiels à la vie humaine. Les radio-isotopes de plusieurs métaux, dont le cobalt, le gadolinium technétium, l’indium, l’iode, l’ytterbium, le mercure et le thallium, sont utilisés en médecine nucléaire pour établir des diagnostics. Les métaux tels que le platine, le lithium, le zinc, l’argent, le cuivre et le bismuth sont utilisés pour traiter un large éventail d’affections comme les brûlures d’estomac, l’arthrite, les cancers et tumeurs, les infections virales et la dépression. Les composés d’or sont toujours les seuls produits pharmaceutiques connus qui peuvent arrêter la progression de la polyarthrite rhumatoïde.

Comme vous pouvez le constater, les métaux ont joué un rôle important dans les traitements médicaux tout au long de l’histoire pour le meilleur… et parfois pour le pire.